samedi 13 avril 2024

Guillaume Reisacher (bac 2008), présence de la France au Burkina Faso

18 avril 2024 : l’AFP annonce une dégradation des relations entre la France et le Burkina Faso.

Les Alumni du Gymnase assurent Guillaume de toute leur sympathie dans les moments difficiles qu’il traverse pour remplir sa mission. 



 La trajectoire personnelle de Guillaume, orientée vers l’Afrique, n’est pas fréquente parmi les anciens élèves du Gymnase. Particulièrement dans les régions en grande tension, comme l’est une partie de l’Afrique de l’Ouest. 

Nous le remercions d’avoir accepté de se prêter à l’exercice de l’interview et le félicitons vivement pour l'action qu'il mène afin de préparer l'avenir.

Quel est votre métier actuel ?

Actuellement, je suis deuxième conseiller, conseiller politique et presse à l’Ambassade de France au Burkina Faso. Je suis ainsi adjoint au chargé d’affaires, en l’absence d’Ambassadeur actuellement.


Au quotidien, mon travail est principalement orienté vers deux aspects. Une partie importante de mon temps est consacré à l’analyse des relations politiques entre la France et le Burkina Faso, mais également à l’analyse de la politique intérieure du Burkina Faso et de ses relations avec les autres partenaires.

Par ailleurs, j’ai également en charge les relations avec les journalistes et la presse burkinabè, ainsi que la gestion des réseaux sociaux de l’Ambassade, notamment Facebook qui est encore très utilisé au Burkina Faso.

Par ailleurs, en tant qu’adjoint au Chef de mission, j’assure également l’intérim du Chef de Poste en son absence ainsi que de nombreuses tâches administratives et de gestion des ressources humaines de l’Ambassade.

Qu’est ce qui caractérise votre activité ?

J’ai un métier très exigeant. Parce qu’en tant que diplomate je représente la France à l’étranger, il s’agit d’un travail de chaque instant, sans weekend, ni jour férié. Même si cela est très prenant, c’est également passionnant car je touche à des domaines très variés : politique, relations internationales, communication et même parfois social lorsqu’il s’agit d’apporter un soutien à nos compatriotes en détresse.

Ceux qui suivent l’actualité géopolitique en Afrique et particulièrement au Sahel le savent, la France traverse actuellement dans cette partie du monde une période difficile notamment du fait de la défiance croissante des populations vis-à-vis de la politique de la France sur le continent. Aussi, mon travail, en dépit des difficultés diplomatiques qui peuvent exister, consiste également à maintenir du lien, non seulement avec les autorités politiques, mais aussi – et surtout – avec les populations, notamment la jeunesse, les artistes, les sportifs et toutes les forces vives de la notion.

Quelle est votre formation ?

J’ai un profil atypique car je ne suis pas fonctionnaire du Quai d’Orsay. En effet, je viens de l’Agence Française de Développement (AFD), banque de développement, principal outil de financement de la politique d’aide au développement de la France à l’étranger. Avant de rejoindre l’Ambassade de France au Burkina Faso, j’ai ainsi travaillé cinq années à l’AFD, comme Chargé de projets puis Chargé de mission en charge du secteur de la Gouvernance, à Yaoundé au Cameroun, deux ans, puis trois ans à Niamey au Niger. Précédemment, j’ai passé quatre années à Cotonou, au Bénin, deux dans un cabinet d’avocats d’affaires comme juriste et deux autres années en sein de cabinets ministériels, avec le Premier Ministre Lionel ZINSOU dans un premier temps puis, par la suite, avec l’actuel Ministre d’Etat en charge du Développement et de la Coordination de l’Action Gouvernementale.

Cela fait donc près de dix ans que j’ai quitté la France pour travailler sur le continent africain, dans quatre pays différents.

  Que vous a apporté le Gymnase dans votre parcours ?

J’ai effectué mes trois années de lycée, entre 2005 et 2008, au Gymnase Jean Sturm, et obtenu mon bac scientifique à l’été 2008, avec option latin, grec et mandarin.

J’ai passé trois très belles années au Gymnase, notamment en classe de seconde où j’ai eu la chance d’être dans une classe avec une réelle alchimie – je garde d’ailleurs plusieurs amis de cette période, aujourd’hui encore. J’ai également le souvenir d’un équipe pédagogique inspirante, soucieuse d’aider chaque élève à s’épanouir. Enfin, il convient également de mettre en avant le niveau d’excellence toujours cultivé au Gymnase qui permet à nombre de mes camarades de l’époque d’avoir actuellement de très belles carrières.

Comment avez-vous choisi votre orientation ?

Pendant mes années au Gymnase, je n’avais aucune idée de l’orientation qu’allait prendre ma carrière professionnelle. Bac scientifique, prépa médecine… j’avais fait des choix bien loin de mon univers actuel.

Par la suite, je me suis orienté vers la faculté de droit de Strasbourg pour suivre une licence en droit et
études européennes. Après ma troisième année passée à l’Université d’Exeter au Royaume-Unis, j’ai la possibilité d’intégrer un double diplôme en droit des affaires et fiscalité de l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne et à HEC Paris, parcours Grande Ecole, spécialité Stratégie Juridique et Fiscale Internationale.

 C’est à la faveur d’une mission humanitaire au nord du Bénin, dans la commune de Natitingou,
pendant mon année de césure à HEC, que je me suis pris de passion pour le continent africain à l’été 2013. Je suis ensuite revenu en 2014 faire mon stage de fin d’études et depuis, je n’ai plus jamais quitté le continent.

Quels conseils donneriez-vous aux lycéens actuels ?

Au lycée ou au début des études supérieures, on pense souvent qu’il faut suivre une voie toute tracée. Je pense qu’il est très important que les lycéens et étudiants d’aujourd’hui aient conscience qu’à tout moment il est nécessaire de s’écouter. Ainsi si la voie choisie n’est pas la bonne, il ne faut pas hésiter à se réorienter, si une pause s’avère nécessaire, il faut prendre le temps de s’arrêter, profiter de ses amis, de sa famille avant de repartir du plus belle. Au lycée, on pense souvent que chaque année compte mais en réalité rien ne vaut le temps de prendre le temps.

Dans la mesure du possible, j’encourage également tous ceux qui le peuvent à voyager et à découvrir d’autres pays et cultures. Les voyages sont une richesse inestimable qui incontestablement font grandir.

Pendant les études secondaires, le continent africain est très peu étudié. Souvent, on se limite aux questions  liées à la colonisation et à la décolonisation sans vraiment s’intéresser à l’Afrique contemporaine, à son économie, à sa jeunesse et à ses multiples atouts. Pourtant nos liens avec le continent sont multiples. Au-delà de la question coloniale qui demeure poignante, il convient de s’intéresser au renouveau de notre relation avec les pays Africains dans un contexte où la jeunesse d’aujourd’hui nourrit des aspirations bien différentes de celles de leurs parents.

Lien vers la page Facebook de l’Ambassade de France au Burkina Faso :

https://www.facebook.com/ambassade.france.burkina

 Guillaume REISACHER
Deuxième Conseiller, Conseiller Politique et Presse
Chancellerie diplomatique
Rue de l’Hospitalité – BP 504 - Ouagadougou
Tél/WA : 00 226 54 00 11 46
www.ambafrance-bf.org



dimanche 7 avril 2024

Le Gymnase s'ouvre au Baccalauréat Français International



 


Le Journal Officiel du 5 avril 2024 confirme que le Gymnase Lucie Berger - Jean Sturm va assurer la préparation au Baccalauréat Français International dès la rentrée de septembre 2024.

Les Alumni félicitent vivement les équipes enseignantes et administratives du Gymnase pour cette superbe reconnaissance des compétences mises en œuvre au sein de l’établissement scolaire et se réjouissent pour les élèves et les familles intéressés par cette formation internationale. 


Cf: https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000049366859

Message de Ph. Buttani, Directeur :

7 avril 2024

Chers Parents, chers Elèves,
Chers Collègues,
 

J'ai le plaisir de vous faire part d'une information importante parue au Journal Officiel : le Gymnase fait désormais partie des établissements autorisés à ouvrir le Baccalauréat Français International (BFI) en Première à la rentrée 2024.                                                

 Concrètement, cela veut dire que les élèves qui sont actuellement en filière expérimentale franco-anglaise en Seconde 6 et 7, ainsi que les élèves en Anglais Intensif qui ont un excellent niveau, pourront intégrer une Première BFI au Gymnase l'an prochain. Ils présenteront leur baccalauréat en Terminale en juin 2026. Il s'agit bien entendu d'une excellente nouvelle pour les familles, les élèves ainsi que les équipes pédagogiques.

Pour nos élèves en Troisième BISS (3°4) ou en Anglais Intensif d'un bon niveau, ces perspectives sont également tout à fait intéressantes et positives puisqu'elles permettront à ces élèves, ainsi qu'à des collégiens qui ne sont pas actuellement scolarisés au Gymnase, de poursuivre un parcours centré autour de l'anglais au sein de notre établissement scolaire.

 Je remercie très chaleureusement celles et ceux qui ont contribué à ce succès et tout particulièrement les équipes enseignantes qui ont participé à l'élaboration de ce projet, M. Weyland ainsi que Mme Schuh qui s'est très fortement investie dans la constitution de notre dossier de candidature. Mes pensées vont tout particulièrement à nos élèves de Seconde et Troisième qui se voient aujourd'hui offrir de belles perspectives d'études au sein du Gymnase, j'en suis sincèrement ravi pour eux.

 Bien cordialement,

Philippe Buttani.

Pour tout savoir de la filière BFI, vous pouvez consulter cette page sur Eduscol : https://lnkd.in/evBQ9YWW










vendredi 16 février 2024

Laura Sibony (bac 2011) nous plonge dans la Fantasia de l'IA


 Diplômée de Sciences Po, de la Sorbonne et d’HEC, Laura Sibony a travaillé pour Google Arts & Culture, avant d'enseigner les bases de l'intelligence artificielle, à HEC et en entreprise. 

Elle est notamment l’autrice de L'École de la Parole (Hachette, 2020) et de Bien parler en public (Marabout, 2022). Fantasia est son premier ouvrage sur l’intelligence artificielle.

Laura a été récemment interviewée par Delphine Léonardis, professeur de Lettres au Gymnase, dont elle fut l'élève, pour présenter Fantasia dans le cadre des rencontres littéraires de la Librairie Kléber. 

Fantasia est à dévorer  - déguster - d'urgence pour appréhender l'univers 
dans lequel nous entrons.

Mais de quoi s'agit-il ? Quelques explications ci-dessous, avant le point de vue d'un critique littéraire fasciné par l'oeuvre. 

Et en bonus le lien vers un chapitre inédit: "Quand l'X rencontre l'X"... 

Vous utilisez, en ce moment, l’intelligence artificielle. Elle a amélioré vos résultats de recherche, elle optimise votre batterie, et elle analyse vos cookies de navigation pour vous présenter des publicités personnalisées. Non seulement l’I.A. est omniprésente dans notre quotidien, mais elle est le plus souvent invisible.

En enseignant l’électif ARTificial à HEC, et en écrivant Fantasia (Grasset, 2024), j’ai voulu la montrer. Ni manuel tech, ni essai d’opinion, Fantasia est un recueil d’histoires, qui montre la diversité des I.A., met en lumière leurs enjeux, et porte à réfléchir sur le rôle de l’homme, du travail, de la création face aux technologies d’apprentissage automatisé.


Lorsque j’étudiais à HEC, ma thèse professionnelle portait sur les mécanismes de recommandation en littérature : comment savoir qu’un livre plaira à quelqu’un, alors que chaque livre, et chaque personne, est unique ? Les méthodes existantes me semblaient trop limitées. Demander à quelqu’un « qu’aimeriez-vous lire ? » revient à nier le plaisir de la découverte, et recommander un livre « parce que les acheteurs de Molière ont aussi acheté du Corneille » est biaisé. C’est alors que je me suis intéressée au matching par IA, et à sa formidable capacité de mise en relation d’ensembles de données similaires.


J’étais fascinée par X degrees of separation, une oeuvre numérique qui organisait 7 millions d’oeuvres visuelles comme j’aurais aimé organiser des bibliothèques : par similarité. Elle avait été développée par l’artiste Quasimondo, lors d’une résidence à Google Arts & Culture. J’ai rejoint le centre de recherches de ce département de Google dédié à la numérisation et à la démocratisation des chefs-d’oeuvre, et j’y ai découvert l’intelligence artificielle en train de se faire, par la pratique, en travaillant avec les creative coders.

J’ai voulu partager cette expérience avec les étudiants d’HEC. Dès 2018, le cours ARTificial illustrait les grands concepts de l’I.A. à partir de bases de données visuelles ou musicales. Les interventions de creative coders ou d’artistes ont permis d’aborder les enjeux de ces technologies : biais, impact sur la propriété intellectuelle, sur le travail, confidentialité des données, enjeux de la modération…

Il m’a semblé qu’un des aspects les plus frappants de la société contemporaine était l’explosion de la data. Nous produisons de plus en plus de textes, de messages, d’images. Et nous les stockons de mieux en mieux. De là, l’amélioration des I.A. statistiques, mais aussi ses dérives : désinformation, profilage, radicalisation, manipulation, et jusqu’à la naissance de nouveaux caractères, propres à notre époque, incapables de choisir devant une telle orgie de possibilités.

Fantasia donne à voir ces mécanismes dont nous vivons tous les conséquences. Ce sont des récits, fables, dialogues, brèves, qui racontent l’I.A. par la pratique, montrent ses différentes facettes, et mettent en lumière leur influence dans notre quotidien. Il se pourrait même qu’on y croise Peter Todd, au détour d’un chapitre sur les deepfakes… Ces histoires se partagent en trois thèmes : ce qu’est l’I.A. et ce qu’elle n’est pas ; ce qu’elle change et ce qu’elle ne peut pas changer ; les promesses de l’I.A. et celles qu’elle ne pourra pas tenir.


Quand l'X rencontre l'X... 


https://www.calameo.com/read/003379793289d8a7dedd7



 



vendredi 9 février 2024

Le Dr Pierre Antony (Bac 1987) partage sa perception de la relation entre sport et sciences : créativité, partage et joie de vivre.

Le Dr Pierre Antony (Gymnase, bac 1987) est ingénieur à l’IGBMC, membre de la société de biologie de Strasbourg depuis 2014 et en a été secrétaire jusqu'à 2022. A l’occasion de la 32ème édition de la fête de la science, il a souhaité partager des sujets scientifiques avec les citoyens dans un rapport direct avec ses acteurs.

Dans ce contexte et dans la perspective des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, sa conférence a porté sur l’abnégation, la capacité d’écoute et la remise en cause qui permettent de repousser ses limites et franchir des obstacles.



Une passion pour la science et le sport à retrouver en :

https://www.calameo.com/read/0033797931a233672cc3d




mardi 30 janvier 2024

Maeva Rautmann (bac 2009), Directrice territoriale Alsace pour APF France Handicap, partage ses engagements

 

J'ai eu la chance d’être au collège et Lycée au sein du Gymnase Jean Sturm jusqu'à l'obtention de mon baccalauréat scientifique en 2009. J’ai très vite constaté la qualité des enseignements dispensés malgré mon jeune âge : par la bienveillance des professeurs et leur demande de rigueur, par la variété des supports et interventions proposés.  

J’ai réalisé par la suite à quel point cela m’avait été utile et m’a permis d’apprécier l’apprentissage grâce aux méthodes transmises, à l’écoute dans un collectif, au soutien des élèves pour qu’ils deviennent le meilleur d’eux-mêmes. 


Ce que je retiens est que l’exigence attendue était bien présente mais que tous les moyens étaient apportés pour que chacun développe ses connaissances et ses compétences. En plus de poser des bases solides théoriques, ces années d’adolescence vers l’âge adulte permettent d’apprendre énormément, la personnalité et le caractère se forgent autour de valeurs individuelles partagées et d’une ouverture d’esprit qui a été possible grâce à cet établissement. Les voyages organisés, les échanges dans d’autres pays, les travaux de groupe, la vie dans l’école sont des souvenirs inoubliables tout comme la fusion avec Lucie Berger que j’ai vécue en 4ème et qui a contribué à dynamiser mes années lycées.  

Cela m'a beaucoup marqué et apporté dans ma vie professionnelle et dans ma vie d'adulte aujourd'hui.  Je suis infiniment reconnaissante d'avoir pu effectuer la scolarité au sein du Gymnase, j'ai développé des savoirs-être et des amitiés précieuses toujours d'actualité. 

Mon choix d’orientation 

Un élément important a orienté ma trajectoire professionnelle.  Lorsque j’étais en 4ème, une intervention au sein du Gymnase a été organisée dans le cadre d’un cours qui s’appelait à l’époque « regards croisés » : elle a retenu toute mon attention. Il s’agissait du témoignage d’une personne devenue non voyante à 20 ans et qui a fait preuve d’une résilience et d’un courage inspirants pour obtenir de nombreux diplômes en nous expliquant que tout était possible, il suffisait de trouver les moyens de s’adapter. Par la venue et l’intervention de cette personne et le témoignage de son parcours, j’ai constaté que l'inclusion de personnes touchées par un handicap faisait partie du projet éducatif du Gymnase. J’ai particulièrement été touchée par la possibilité de militer et soutenir des droits pour des personnes qui au-delà d’un handicap ou d’une différence sont tout d’abord des citoyens qui devraient accéder aux mêmes possibilités : l’éducation, la culture, le logement, l’emploi et bien sûr la santé.  


J’ai commencé par m’inscrire au Secours Populaire Français en tant que bénévole pour du soutien scolaire à des élèves qui avaient de lourdes pathologies puis j’ai poursuivi cet engagement en passant mon diplôme des premiers secours à la Croix Rouge. Toutes les personnes rencontrées ont renforcé mon envie déjà présente de trouver un métier avec une utilité sociale qui ferait sens, pour allier convictions personnelles et ambitions professionnelles.  

 Après le Gymnase 

Au cours de mes années d’études, j’ai pu bénéficier d’un cursus
pluridisciplinaire : d’un baccalauréat scientfique à une prépa HEC puis un double master 2 à Science Po Strasbourg et en Droit Economie et Gestion, mes affinités avec le secteur du médico-social se sont renforcées au gré de mes stages et de ma curiosité. J’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage au sein de l’Etablissement Français du Sang à Strasbourg. J’ai pu comprendre le fonctionnement d’un centre de prélèvement et de traitement du sang avec l’humain au cœur du processus. J’ai effectué un second stage aux Hôpitaux
Universitaires de Strasbourg dans la Direction Qualité, qui m’a
permis de comprendre des mécanismes d’une administration de santé publique, d’acquérir le langage professionnel adapté et de saisir les ,enjeux de gestion associés à l’accompagnement de patients : j’ai réalisé mon mémoire sur la prise en charge de la douleur et déjà ces thématiques m’interpellaient, je confirmais mon projet professionnel de m’engager dans une structure médico-sociale tournée vers l’humain.  
A la fin de mes études, lorsqu’on m’a proposé un poste au sein d’un cabinet d’audit et d’expertise comptable : j’ai saisi l’opportunité. Cela m’a permis d’acquérir une méthodologie de travail précise en développant mes connaissances en finance mais surtout dans la gestion d’une équipe sur des semaines de travail de 65 heures. Je me suis attachée à organiser mes missions par une démarche d’écoute active en apportant confiance et accompagnement sur mesure.  

Je poursuivais toujours à cette époque l’idée de trouver ma place au sein d’une organisation plutôt médico-sociale et c’est ainsi que j’ai postulé à l’offre de chef de projet régional sur le Grand Est au sein d’APF France handicap après deux ans chez KPMG. J’ai réalisé à quel point le secteur de l’économie sociale est solidaire était important et pouvait mener aussi à de belles carrières : je suis devenue après quelques années Directrice Territoriale Alsace pour APF France handicap (association nationale de 550 structures et 14 000 salariés de défense et représentation des personnes handicap et leur famille). 


Mon cursus universitaire est une base solide qui me permet d’avoir les capacités d’apprentissage et de travail indispensables à l’exercice de mon poste actuel : j’ai pu acquérir des compétences en gestion de projet et en pilotage des organisations et j’ai surtout appris à trouver des solutions : ce qui est indispensable pour répondre aux attentes des bénéficiaires en situation de handicap et pour répondre aux exigences de l’environnement dans lequel s’inscrit une association nationale reconnue d’utilité

publique depuis 90 ans. J’ai à cœur d’être force de propositions, je mets en œuvre des initiatives en développant les ressources financières en coopérant avec les salariés, élus, bénévoles, adhérents et en échangeant avec les acteurs politiques et institutionnels alsaciens.   

Ces compétences que je mets en œuvre en impulsant et coordonnant différents projets ; en me basant sur un fonctionnement participatif et démocratique. Nous avons pour exemple conçu élaboré et fait financer un Escape Game pour sensibiliser aux handicaps. Ce dispositif ludo-pédagogique du nom d’Handigmatic se déplace à ce jour partout en France pour intervenir auprès de structures comme les DNA, Disneyland, Orange ou même le PSG. 

Les évolutions de mon domaine professionnel

Le secteur de l’économie sociale et solidaire e
n France représente 10 % du PIB et près de 14 % des emplois privés1Ce secteur compte environ 200 000 entreprises et structures et 2,38 millions de salariés (source economie.gouv) il permet de d’exercer au service de la communauté et de soutenir un secteur durable et innovant. Un secteur sans cesse en mouvement nécessitant un apprentissage continu tout au long de sa carrière, rendant encore plus riche la pratique quotidienne de ces métiers aux cent visages. Les opportunités de postes y sont nombreuses mais nécessite aussi patience et adaptation, la législation l’encadrant doit encore parfois être améliorée et il peut s’avérer parfois difficile de se heurter à des réalités précaires.    

Quels conseils pourrais-je donner ?  

La formation doit être en adéquation avec le projet professionnel d’une personne, projet qui se doit parfois d’être muri et peut demander des changements d’orientation. L’important est de trouver les interlocuteurs compétents dès le collège, lycée afin d’identifier les compétences et qualités innées déjà présentes pour les révéler et les développer. Il n’y a pas une qualité personnelle meilleure qu’une autre, car chacune permet de trouver son domaine d’excellence. Il convient d’être attentif à ce qui nous correspond vraiment sans se comparer : la compétence personnelle la plus importante est la bienveillance tout d’abord envers soi puis envers les autres. 

L’importance des expériences et les réflexions sont essentielles pour relever n’importe quel défi, tout est possible !  

lundi 29 janvier 2024

« Personne n’a rien vu » : la réalisatrice strasbourgeoise Clothilde Leclercq (bac 2016) signe un premier film remarqué

 

Le premier long métrage professionnel de Clothilde Leclercq a récemment été sélectionné du Festival international du film indépendant de Bordeaux. Une première consécration pour la jeune réalisatrice strasbourgeoise de 25 ans.

Personne n’a rien vu fera date. Ce faux documentaire satirique de 61 minutes marque un tournant dans la jeune carrière de Clothilde Leclercq. Quatre ans après la fin de ses études de cinéma, cette diplômée de l’Esra Paris (école supérieure de réalisation audiovisuelle) signe un premier long métrage distingué par ses pairs - après la réalisation d’un long métrage auto-produit et quelques courts et moyens métrages.

Sa présentation fin octobre au Festival international du film indépendant de Bordeaux dans la catégorie Contrebande lui offre un public et une visibilité professionnelle. « J’ai toujours travaillé dans le but de faire un objet filmique qui me plaît et que je suis fière de montrer. Cette sélection au festival est l’aboutissement de mon travail. Il offre une dimension professionnelle au film », apprécie la Strasbourgeoise, « heureuse et émue » de cette consécration.

 « Ça donne une énergie extraordinaire »

Lors de sa projection dans les salles obscures bordelaises, Personne n’a rien vu a reçu un « bon accueil », selon cette fan des réalisateurs espagnol Luis Bunuel et français Louis Malle. Aussi bien des spectateurs que du monde du cinéma. « Il y a des gens à qui ça plaît et qui sont touchés. Ça motive à 2 000 %. Ça donne une énergie extraordinaire », s’enthousiasme-t-elle.

Clothilde Leclercq, réalisatrice et scénariste de « Personne n’a rien vu », entourée par deux des comédiennes du film Léana Montana (à g.) et Mathilde Riu (à d.).  

Et pour cause, ce film atypique jouit d’une écriture qui ne laisse pas indifférent. Les personnages sont mis en abîme, entre passé et présent, entre fiction et réalité. Ces dualités questionnent les protagonistes du film autant que les spectateurs et interpellent sur la vie quotidienne. Il « porte un message fort qui concerne notre génération, avance la jeune femme de 25 ans. Ça touche les jeunes qui s’identifient beaucoup aux personnages. »

Le long métrage offre également pour originalité sa réalisation sur un temps long et entrecoupé. La première partie du film a été tournée pendant trois semaines fin 2019 et la seconde partie trois ans plus tard, pendant deux semaines en janvier 2023. Cette volonté assumée permet à Clothilde Leclercq de jouer sur la double temporalité, entre avant et après. « Cela donne un modèle hybride, avec une forme particulière de montage et de mise en scène », explique celle qui a étudié le cinéma au lycée Sturm à Strasbourg, dans les cours de Vincent Grossmann, un prof qui lui a donné le goût du septième art.

Les seize comédiens et huit techniciens de l’équipe, « des bénévoles motivés par un projet aussi jeune », ont joué le jeu, dès le départ. « Intrigués par le fait de reconstruire une trame avec quelque chose fait il y a plus de trois ans », ces jeunes professionnels rencontrés sur les bancs de l’Esra lui ont fait confiance, acceptant les contraintes d’un tournage en deux temps. Leur engagement sans faille a porté ses fruits.

 Une envie de projeter son film à Strasbourg

Forte d’un film abouti, Clothilde Leclercq envisage désormais la suite de sa carrière avec ambition. Elle aimerait organiser une projection de son œuvre à Strasbourg, dans sa ville. Et « envisage de nouvelles formes de création ». La cinéaste travaille sur un nouveau projet, déjà bien avancé dans l’écriture.

Extraits d’un article de Guillaume Erckert paru dans les DNA du 06 déc. 2023

 Brève biographie

Après avoir grandi à Strasbourg , et suivi une formation Cinéma Audiovisuel au Gymnase Jean Sturm (*), Clothilde Leclercq rejoint l’ESRA Paris en 2016. En parallèle de ses études, elle écrit et réalise plusieurs courts métrages, puis passe au long métrage avec un premier film auto-produit Unique La Voilà avec Loulou Hanssen, Eléonore Auzou et Yannick Gonzalez. Dans la même année, elle écrit et fabrique Poetry (2019), son nouveau long métrage indépendant. En 2023 Clothilde lance le projet Personne n’a rien vu un faux documentaire satirique, sélectionné en compétition Contrebande du Festival International du film indépendant de Bordeaux, avec, au casting, Léana Montana, Églantine Perreau et Mathilde Riu.

 

2023 : PERSONNE N’A RIEN VU - Clothilde Leclercq - Réalisatrice

2020 : POETRY L’ENFANT SOIR - Clothilde Leclercq - Réalisatrice
2019 : UNIQUE LA VOILÀ - Clothilde Leclercq - Réalisatrice
2018 : AURORE (CM) - Clothilde Leclercq - Réalisatrice
2017 : DO NOT MISS (CM) - Clothilde Leclercq - Réalisatrice
2016 : EMMA (CM) - Clothilde Leclercq – Réalisatrice
 (*) Extrait du Yearbook des Terminales 2016.

La date marquante de ma vie : "le jour où j’ai réalisé que j’étais vouée à faire du cinéma".

 

Estelle Job (bac 2010), née sourde et actrice du changement


 Estelle Job a été scolarisée sur les sites de Lucie Berger et de Jean Sturm de 2003 à 2010, année de sa réussite au baccalauréat en série ES. Son lourd déficit auditif a été pris en compte pour l’accompagner au mieux dans sa scolarité: boucles auditives – ou boucles à induction magnétiques - dans les salles de classes, initiation à la langue des signes pour les professeurs, par exemple.

Les Alumni sont très heureux de la suite de son parcours, mis en valeur par un post récent qu’Estelle a diffusé sur LinkedIn. 

Laissons-lui la parole :

Est-ce que j’ai l’air moins efficace au travail qu’une personne non handicapée ? C’est la question que je me posais assez souvent, et maintenant elle est au cœur de cette campagne.

Je suis très fière de partager avec vous le lancement de la nouvelle campagne AXA Diversité & Inclusion: « Voices for disabilities », à laquelle je suis ravie d’avoir pu participer !

Ensemble, nous sommes acteurs du changement, et nous pouvons construire le monde de demain dans lequel chacun d’entre nous se sent inclus. Chaque voix, chaque histoire compte, et je voulais partager la mienne avec vous.

Je suis née sourde, c’est un handicap invisible qu’on oublie souvent. Pour moi, chaque mot que je peux comprendre est une victoire, car chaque jour, je dois lire sur les lèvres pour comprendre, ce qui est particulièrement difficile et épuisant. Mais personne ne peut le voir, car mes appareils auditifs sont invisibles et je donne toujours l’impression d’avoir compris le sujet, même si je n’ai compris que quelques mots. 


C’est pourquoi il était important pour moi de montrer mon implant cochléaire, qui est généralement caché sous mes cheveux. Pour la première fois, vous pouvez voir mon handicap.

Chez AXA, je suis très fière d’être un acteur du changement, d’être force de proposition de progrès sur le thème de l’inclusion, de l’accessibilité de notre futur siège social à Paris, ainsi que de la proposition d’un programme d’intégration dédié aux personnes en situation de handicap.

Les mots ne suffiront pas pour exprimer ma gratitude aux nombreuses personnes qui m’ont soutenu tout au long de ce parcours.

Ensemble, nous pouvons sensibiliser au handicap et briser les stéréotypes !

mardi 26 décembre 2023

L'action de Noël: "voir un enfant sourire, ça n'a pas de prix"

Depuis plusieurs années, le Gymnase organise une action de Noël en faveur d’enfant de Cronenbourg-
Cité. A travers une collecte de jouets, il soutient l’action « Osons croire ensemble ! », menée depuis plus de 30 ans par le pasteur Gérard Haenel et l’association «Les Disciples». 

« L’idée, c’est que chacun achète ou donne un cadeau pour un enfant dont il a le prénom. Les jouets collectés sont rassemblés et distribués », explique la professeure, qui participe à cette opération depuis ses débuts.

 De leur côté, les jeunes se sont investis car ils ont « conscience qu’ils ont de la chance ». Ainsi Clémence estime-t-elle que participer à cette action, « c’est une forme de reconnaissance envers ce que la vie nous a donné » et que « d’autres n’ont pas », tandis que Ninon affirme que « voir un enfant sourire, ça n’a pas de prix ».

Cette année des jouets ont pu être distribués à plus de 300 enfants dans leurs familles le samedi 16 décembre. Dès 15 heures, répartis en petits groupes, des lycéens pour la plupart, munis de grands sacs, ont sonné aux portes des immeubles inscrits sur leur parcours

 Plus qu’un compte rendu, voici quelques témoignages de participants :

 D’une accompagnatrice, Nathalie R., Professeure d'Allemand

Cela a permis d'apporter un peu de magie dans la vie des enfants de ce quartier. La générosité et la disponibilité des parents, des élèves et des enseignants du Gymnase a été un élément clé de cette initiative réussie. Leur soutien indéfectible a permis de réaliser une action sociale forte.

Au-delà des cadeaux offerts, cet événement a permis de renforcer les liens sociaux. Les résidents ont pu bien souvent accueillir avec petits gâteaux et cafés les élèves encadrés par des professeurs ou des parents. Il y a eu de véritables moments d'échanges de rires et de partages.

 Les participants ont été touchés par l'énergie positive et la gratitude palpable des habitants. En conclusion, cette distribution de cadeaux a été bien plus qu'un simple acte de générosité. Elle a répandu la joie, la chaleur humaine et a laissé une empreinte positive aussi bien sur chaque enfant que sur chaque élève, parent et professeur, chacun ému par tant de solidarité.

 Cet événement restera à jamais gravé dans ma mémoire de nouvelle professeure dans ce magnifique établissement du Gymnase, nul doute qu'il restera également gravé dans la mémoire des enfants et parents, leur rappelant que l'espoir et le bonheur sont à portée de main, grâce à la solidarité de tous.

 D’une élève, Clémence P. de 1°9

Accompagnée de Ninon, Emmanuel, Romain, Maxime et ma professeur de mathématiques Madame Bachschmidt, nous avons porté des cadeaux de Noël à des familles de la cité nucléaire de

Cronenbourg. Je me souviens d'une famille géorgienne où la mère ne parlait pas bien français. Le hasard a voulu que Maxime et Romain parlent russe, créant ainsi un lien avec des personnes que nous n'aurions probablement pas rencontrées autrement.

Le simple fait d'observer des sourires sur les visages des enfants et des parents n'a pas de prix. Cette expérience m'a incitée à réfléchir sur la chance que nous avons et la reconnaissance que nous devrions avoir envers la vie. La joie partagée dans ces rencontres souligne la véritable valeur des liens humains. Je pense que le bonheur devrait être une constante quotidienne accessible à tous.

D’une mère d’élève , Laureline D.

Bonsoir Mme Bachschmidt, je suis la belle-maman de Loan T. et je reviens vers vous concernant mon témoignage, suite à la journée de samedi.

Cette journée a été pour moi une journée chargée en émotions. Tout d'abord, j'ai été particulièrement émue de voir des jeunes comme Loan s'investir pour les autres, prendre du temps pour aller à la rencontre de "l'autre". Je vous remercie de leur permettre de s'ouvrir aux autres, d'exprimer et de cultiver les valeurs qu'ils portent.

J'ai vraiment eu le sentiment de vivre pleinement l'esprit de Noël à travers les chants, le partage avec les bénévoles et les familles visitées, les yeux émerveillés des enfants, l'ouverture à d'autres cultures et la générosité des familles que nous avons visitées, souvent victimes de préjugés.

Quel bonheur de voir ma belle-fille émue de revoir deux petites filles à qui elle avait déjà offert un cadeau l'année dernière, comme si un lien se créait. Lorsque nous sommes touchées par une famille, des enfants, c'est dur de se dire que notre "mission" s'arrête là, nous aurions envie de faire bien plus et de garder un lien.

 Au plaisir de vous revoir lors d'une prochaine journée de partage.